Auteur: David Bensoussan
Au XVIe siècle, le poème Lékhâ dodi (va, mon bien-aimé) a conquis le monde juif et a été adopté dans la liturgie juive. Cette adoption unanime montre que ce poème a touché la corde sensible du peuple juif : l'espoir de la fin de l'exil, de la reconstruction de Jérusalem et la rédemption de l'humanité à l'ère messianique phénomène assumé dans la sérénité spirituelle et les délices du jour de repos qu'est le Chabbat.
Cette présentation du poème vise à en dégager la puissance évocatrice, symbolique et mystique qui est emblématique de la condition et des espoirs juifs au travers des âges.

Le livre «Va mon bien-aimé» est publié aux Éditions Du Lys
 
Au XVIe siècle, le poème Lékhâ dodi a conquis le monde juif et a été adopté dans la liturgie juive. Cette adoption unanime montre que ce poème a touché la corde sensible du peuple juif : l'espoir de la fin de l'exil, de la reconstruction de Jérusalem et la rédemption de l'humanité à l'ère messianique, phénomène assumé dans la sérénité spirituelle et les délices du jour de repos qu'est le Sabbat.

Le poème se chante généralement et sa compréhension première est suffisante pour une bonne appréciation. Toutefois, les mots utilisés sont des mots clefs dans le langage biblique et les associations fusent à l'esprit du lecteur. Mais plus encore, ce poème a été composé au XVIe siècle dans la ville de Safed en Terre sainte, ville qui a rassemblé les érudits de la mystique juive, la cabale. Analyser ce poème à la lueur de son interprétation cabalistique ouvre la porte à un autre niveau de compréhension.

Dans une première étape, nous énoncerons, traduirons et résumerons ce poème. Nous le relirons en ayant à l'esprit la symbolique rabbinique traditionnelle qui assimile l'amoureux à l'Éternel, la fiancée à Israël et l'amour à la Thora et à la présence divine (la Shékhinâ). Nous brosserons ensuite un tableau succin des principes de la cabale avant d'en faire une troisième lecture.

Cette présentation du poème vise à en dégager la puissance évocatrice, symbolique et mystique qui est emblématique de la condition et des espoirs juifs au travers des âges.

La traduction du poème se veut être aussi proche que possible du texte original. Une remarque cependant : comment rendre les termes dodi et kalâ ? Pour dodi, plusieurs alternatives se présentent : mon chéri, mon bien-aimé ou mon amoureux. Ce dernier terme sera retenu. Le terme kalâ, il sera rendu par promise, bien-aimée ou fiancée. Quant au terme Shabbat, jour du samedi, il sera rendu par Sabbat ou par Chabat.